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5 e dimanche ordinaire. 10 février
Is
6,1-2a.3-8 ; 1 Co 15, 1-11 ; Lc 5, 1-11
Trois appels
Les 3 lectures de ce jour
nous montrent comment 3 de nos ancêtres dans la foi ont vécu
les débuts de leur vocation et de leur mission. Il s’agit
du prophète Isaïe, de Saint Paul, et de Saint Pierre. Ils
ont tous été saisis par Dieu dans leur vie quotidienne…
Isaïe était en prière dans le temple ; Saint
Paul était en route vers Damas… Pierre enfin exerçait
son métier difficile de pêcheur. Dieu vient souvent
surprendre à l’improviste ; ce « moment
de Dieu »
peut nous arriver au cœur de notre prière, de nos
projets, de notre métier : tout est entre ses mains !
Quelle que soit l’occasion où Dieu nous rencontre et
nous appelle, les étapes se ressemblent.
Présence de Dieu
Il y a tout d’abord la
surprise d’une présence de Dieu dans notre vie :
c’est lui qui prend l’initiative de se rapprocher de
nous, comme Jésus venant sur le bord du lac où Pierre
s’affaire dans sa barque ; ou bien comme Paul, surpris par
le Christ ressuscité au moment où il est en route pour
persécuter les chrétiens. La conversion ou l’appel
ne viennent pas de raisonnements abstraits, d’un choc émotif
préalable, ni même habituellement d’un événement
extraordinaire ; elle est le fruit d’un chemin où
la grâce a rejoint notre disponibilité, même sans
nous en rendre compte et même malgré nos premières
résistances .
Le don de « crainte »
Il y a aussi la prise de conscience
de notre petitesse, du pécheur que nous sommes mais aussi de
l’enfant qui dort en nous ; ainsi Isaïe disant :
Malheur à moi
car je suis un homme aux lèvres impures .
Pierre, dans la barque dit : Seigneur,
éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur ,
et Paul : Je ne suis
pas digne Seigneur d'être appelé apôtre, puisque
j'ai persécuté l'Eglise de Dieu. Ces
moments sont une expérience d’accueil du don de la
« crainte de Dieu » : cette grâce
nous fait entrer dans un immense respect de la grandeur de Dieu et du
mystère de la foi, avec la prise de conscience de notre
incapacité radicale d'être à sa hauteur.
Accueillir ce don de crainte n’a rien à voir avec le
sentiment de culpabilité, celui d’avoir perdu à
la suite de quelque erreur la belle image que nous avions de
nous-mêmes. Disons que ce don de crainte est plutôt une
découverte du vrai sens du péché : celui-ci
est révélation de l’amour que Dieu a pour nous,
éveil du désir d’éviter tout ce qui
ternirait cet amour.
Confiance
Parce que Isaïe, Pierre et
Paul, ont pris conscience devant Dieu de leur pauvreté et de
leur condition de pécheurs, le Seigneur a pu leur confier une
grande mission. Pour cette mission, ils ne se sont pas appuyés
sur leurs seules forces, mais ils ont tout misé sur
Dieu. Saint Paul dira : Je
peux tout en Celui qui me rend fort.
L’amour qui vient de Dieu libère et donne une force
insoupçonnée : nous voyons cela en lisant la vie
des saints : ce ne sont pas des surhommes, mais ils ont marché
en confiance devant Dieu.
La pêche miraculeuse
Tout cela, nous pouvons le
découvrir dans le récit de la pêche miraculeuse
et de l’appel de Pierre au bord du lac de Génésareth.
Jésus
commence par demander à Pierre de mettre sa barque à sa
disposition pour qu’il puisse avoir le recul suffisant pour
parler aux foules et les enseigner. Pierre accepte de s’écarter
un peu du rivage :
en cela, il accepte de prendre déjà le recul dont il
aura besoin bientôt pour répondre à un autre
appel. Le Seigneur, de même, procède par étapes
pour nous appeler à le suivre : il prépare ainsi
notre coeur. Jésus demande alors de jeter les filets, malgré
l’échec de la pêche lors de la nuit précédente :
c’est ici qu’intervient l’accueil de cette grâce
de confiance qui va marquer toute la vocation de Pierre, malgré
ses erreurs. Pierre dit à Jésus : sur
ta parole, je vais jeter les filets .
Seul le Christ, aujourd’hui encore, peut nous donner –
dans la force de l’Esprit – d’oser notre vie à
sa suite et d’oser la mission, quels que soient nos échecs.
Quand
Pierre, constatant la pêche miraculeuse, prend conscience du
geste de Jésus envers lui et envers ses compagnons, il tombe
à genoux, saisi de crainte : il en est ainsi dans toute
la bible dès lors que Dieu manifeste sa présence.
Rappelons-nous la crainte de Moïse qui se trouve devant Dieu…
Orientation :
Quand
Dieu se manifeste, Il ajoute toujours « ne crains
pas » et nous manifeste à la fois sa
tendresse et sa confiance : Jésus va associer Pierre à
sa Mission ; et il le fait aussi pour nous. Pierre, avec ses
compagnons qui suivent aussitôt Jésus avec lui, vont
entrer dans un chemin de grande proximité avec Jésus et
donc avec Dieu : quel itinéraire de vie pour tous
ceux qui se laissent rencontrer par le Christ et osent leur vie à
sa suite !
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