L’Esprit de Pentecôte au coeur de la mission de l’Eglise, livre d’Yves-Marie Fradet paru aux éditions Parole et Silence
Alors que le couvre feu limite notre vie sociale, le temps pour lire est décuplé. Cela tombe bien, vous allez pouvoir vous plonger dans les 700 pages du livre d’Yves-Marie Fradet.
Heureux de voir enfin le fruit de son long travail initié par sa thèse en théologie et enrichi par sa vie missionnaire, à l’orée de son jubilé sacerdotal, il nous partage son émerveillement pour l’œuvre toujours renouvelée de l’Esprit Saint. Pour commander le livre, cliquez sur ce lien
Missionnaire au souffle de l’Esprit
Vatican II a connu, durant les quatre sessions du Concile, une profonde maturation pneumatologique, grâce aux Pères orientaux. Cette redécouverte de l’Esprit a beaucoup enrichi les textes et abouti aux deux “tryptiques trinitaires” en relation avec le Père, le Fils et l’Esprit ; elle a conduit aux épiclèses dans les nouvelles Prières eucharistiques, “un grand progrès doctrinal de notre liturgie”.
Le décret Ad Gentes a pleinement bénéficié de cette maturation pneumatologique : il montre la source Trinitaire du dynamisme de la mission de l’Eglise : l’amour du Père, qui se réalise dans la mission du Fils et se déploie dans la mission de l’Esprit-Saint. A la Pentecôte, l’Esprit “co-institue” l’Eglise missionnaire sacrement du salut ; l’Eglise est au service de l’Esprit de Pentecôte, protagoniste de la mission.
Tout baptisé-confirmé est “disciple-missionnaire”, mais l’Esprit suscite dans le cœur de certains le charisme particulier de la Vocation missionnaire pour évangéliser les “païens” : Vatican II apporte des clarifications importantes sur les divers sens du mot missionnaire. Autre clarification, la présence de l’Esprit : les Pères Orientaux distinguent une présence d’opération – l’Esprit agit dans le cœur de tous les hommes – et une présence d’inhabitation dans le cœur des baptisés “pneumatophores – Temples de l’Esprit”.
Les deux paroles du Christ avant l’Ascension (Ac1, 5 et Ac 1, 8) font découvrir la Plénitude de l’Esprit donné à la Pentecôte, une richesse qui comporte deux versants : hagiologique – Esprit-Saint qui sanctifie – et dynamologique – Esprit comme force pour le témoignage. Ces deux versants complémentaires sont présents dans la vie du Christ (Lc 1, 35 ; 4, 18-19), dans l’Eglise primitive avec l’épisode des Samaritains “seulement baptisés au nom de Jésus” (Ac 8, 16), au Concile Vatican II dans les 2 paragraphes consacrés à l’Esprit-Saint : LG 4 (aspect hagiologique), AG 4 (aspect dynamologique), dans les deux sacrements du baptême et de la confirmation : si le baptême donne l’Esprit-Saint pour la sanctification du disciple, la confirmation – nouvelle piste de réflexion – confère l’Esprit comme force pour le témoignage, pour les vocations personnelles, les charismes et ministères.
Le miracle des langues à la Pentecôte (Ac 1, 4, 6, 11) est profondément significatif pour la mission de l’Eglise : la “koinônia – communion de l’Esprit-Saint” réalise l’unité dans la diversité : au plan de l’Eglise locale – diversité des vocations, ministères et charismes, et au plan de l’Eglise universelle – diversité des églises locales particulières.
P. Yves-Marie FRADET, spiritain