Du 27 juillet au 1er aout, les spiritains associés se sont retrouvés à St Joseph d’Allex pour leur session d’été. Ces moments de rencontre-formation sont précieux pour nous, et cette année Christian Berton nous a accompagnés sur les chemins de « Fratelli Tutti ». Le cadre d’Allex et son équipe de confrères nous ont permis de vivre ce moment dans la fraternité et la joie des retrouvailles malgré la « douceur » estivale.
Marc-Henri Joffre et Dominique Bodinier nous ont aidés par leurs introductions des journées. Francis Weiss a apporté son témoignage, ainsi que Matthieu Biala-Balu invité à la session et Jean Louis Barain en visio-conférence. Monique et Francis Deniset ont relu leur parcours et engagements. Nous avons aussi entendu le témoignage de Nathalie et Olivier, voisin qui ont découvert la communauté spiritaine d’Allex.
Nous avons cherché durant la première matinée et à travers les témoignages un mot, un mot significatif de la marque spiritaine. En voici quelques uns : Amitié fraternelle, bienveillance, dignité, rencontre, fidélité, ouverture, accueil des pauvres, docilité à l’Esprit Saint, disponibilité, un tas de pauvres gens, …
Le pape François situe la fraternité sur le plan de la reconnaissance de l’autre différent, au-delà de toutes les différences et frontières qui peuvent exister dans le monde. L’encyclique envisage la fraternité avec toutes les personnes, quelle que soit leur origine, leur religion ou leurs coutumes.
L’essentiel de notre travail s’est concentré sur la découverte, pour certains, et l’approfondissement de l’encyclique « Tous frères : sur la fraternité et l’amitié sociale. » Comme l’an dernier avec « Laudati Si », nous sommes, à nouveau, entrés dans la pensée sociale du Pape François qui nous ouvre à l’altérité.
Il situe la fraternité sur le plan de la reconnaissance de l’autre différent, au-delà de toutes les différences et frontières qui peuvent exister dans le monde. L’encyclique envisage la fraternité avec toutes les personnes, quelle que soit leur origine, leur religion ou leurs coutumes. Il puise dans les récits bibliques l’abondance de difficulté à vivre la fraternité, depuis Caïn et Abel jusqu’à Onésime.
Avec François nous avons relu la parabole de l’amour du prochain dite « du Bon Samaritain », où il nous invite à observer ce processus d’inclusion ou d’exclusion, dans lequel nous devons, tour à tour, nous reconnaître dans le brigand, l’homme blessé, celui qui passent, celui qui se fait proche, le Samaritain, un étranger et l’aubergiste. Certains se sont même questionnés : pourrait-on se reconnaître dans l’âne ?
Le pape François nous invite à regarder les intérêts cachés qui enferment et découragent. Il parle « d’un cercle pervers parfait ». Il évoque le péché de l’Eglise. «Croire en Dieu et l’adorer ne garantit pas de vivre selon sa volonté ». Jésus nous propose de nous faire proches et, pour cela, de franchir à notre tour les barrières culturelles et historiques. Le « va et fais de même » de la fin de la parabole s’adresse à chacun d’entre nous. Pour François le ressort essentiel qui doit conduire l’humanité est celui de la dignité humaine. La fraternité a un caractère universel, mais elle est basée sur la dignité de chaque personne, et cela vaut pour les non-chrétiens aussi bien que pour les chrétiens.
Durant notre session, le pape se trouvait au Canada pour demander pardon pour les graves exactions dont ont été victimes les populations autochtones disant : « Les droits des plus faibles ont été totalement piétinés. » Il évoque un risque de nivellement au niveau culturel en niant ou en uniformisant le monde. On fait fi des racines de chaque personne.
Le pape François veut interroger nos pratiques sociales, nos façons de penser les rapports internationaux. Il demande que nous n’en restions pas à l’idée d’un monde fermé, mais que nous pensions un monde ouvert, en ayant un cœur ouvert. Il nous demande de penser en « nous », un « nous » qui soit plus fort que la somme des petites individualités, pas un « nous » contre tout le monde. Pour vivre la fraternité chacun doit sortir de soi-même pour aller vers l’autre. Il pointe 4 verbes : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer.
Pour penser en « nous », il convient de développer la charité dans les relations humaines, que ce soit au niveau interpersonnel ou au niveau international et de promouvoir le bien commun, rappelant que : « la terre est un prêt que chaque génération reçoit et doit transmettre à la génération suivantes ». Nous devons rechercher à tout prix le dialogue, la vérité, penser en termes de solidarité.
Étant donné l’insistance du pape sur le respect des différences, il n’est pas étonnant de le voir développer la dimension interreligieuse de la fraternité, reprenant les déclarations qui ont été faites lors de sa rencontre avec le Grand Iman d’Abu Dhabi, mettant en avant le respect des uns et des autres, au-delà des différences. Pour François, les religions sont appelées à coexister, « comme des frères entre eux».
Nous avons conclu notre session par la messe dominicale présidée par Jean Pascal Lombard et durant laquelle Paul Pral a renouvelé son engagement de Spiritain associé pour 6 ans. Nous avons aussi renouvelé l’équipe de coordination pour 3 ans en réélisant Jean Marie Rabin et Corinne Thellier et en appelant un nouveau, Armand Ngana.
Récit de session d’Yprianne LEFORESTIER et Paul PRAL