Le 14 février, ce sera déjà le mercredi des Cendres… L’entrée dans le Carême, la montée vers Pâques
«Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d’eux. Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite. Quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte. Quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage. Et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra!» Évangile selon st Matthieu (6,1-18)
Quarante jours pour sortir de la grisaille !
Le temps du carême, une longue marche vers la célébration d’une victoire, celle de l’amour sur les puissances de mort. Alors, avançons avec bonheur vers la lumière. Il nous faut bien ce temps pour secouer la poussière de nos vies, pour nous défaire du poids de nos tristesses, surtout pour nous approprier le langage du Père, le langage de l’amour. On nous parle de prières, d’aumônes, de jeûnes… Apprenons, non à vivre d’obligations lourdes et ennuyeuses, mais à en faire autant d’occasions d’avancer sur le chemin de la bonté pour rejoindre celui qui en est la source.
D’étapes en étapes
Notre engagement de chrétiens fait de nous de grands randonneurs. Nous n’irons pas vers Saint-Jacques ; simplement, nous partons à la rencontre de celui qu’avec Jésus nous appelons Père. D’étapes en étapes, nous découvrons les splendeurs de sa miséricorde ! Nous ne portons pas une coquille en signe de notre destination.
Le seul qui doit être reconnu, c’est Jésus qui nous a invités à le suivre. Nul besoin d’une corne pour nous annoncer ; pourquoi vouloir doubler l’autre ? Mieux vaut rester sur le bas-côté pour marcher en sécurité. L’autre sur le chemin n’est pas une gêne, mais l’occasion d’une parole bienveillante, bienfaisante ; nous avançons ensemble. Aux nombreux carrefours, toujours le même dilemme : à droite, à gauche ? Saurais-je redire parmi tous les possibles : « Je choisis Dieu, je choisis de l’aimer, et d’aimer l’autre avec lui. »
Ajuster sa vie à la Parole de vie
Le véritable témoin ne sera pas le plus bavard à parler de Jésus, mais celui qui ajuste au mieux sa vie à la Parole de vie. N’est-ce pas lui seul qui peut toucher les cœurs ? À la première place, dans la poche la plus accessible de mon sac à dos : ma réserve de confiance, pour avancer sans crainte des dangers. Ce n’est pas avec ma seule force que je franchirai les obstacles, ni au bout de toutes mes pratiques pieuses ; le Dieu qui m’a mis en route, c’est lui qui me porte pour franchir les gués
quand submergé par mes craintes, mes fatigues, je n’ai plus le courage d’avancer ! Lentement défait de toute prétention à bouleverser le monde, de cet amour-propre si tenace, me voilà paré tout de neuf, et je rejoins Paul, ce marcheur infatigable, qui m’explique : « Vous avez revêtu le Christ ! »
Cela ne paraîtra pas aux yeux du monde, pour lequel mon voyage reste au mieux une énigme. C’est un autre que j’ai choisi d’aimer.
Grâce pour moi s’il fait de moi un serviteur de son amour près de mes frères. Un pas après l’autre, qu’elle peut devenir belle, cette traversée du carême. Et si elle donnait bon goût au reste de la route ?… Celui d’après, celui des jours ordinaires !