Quand le corps crie souffrance de toute part,
Que le mal ronge au plus profond
Sans que personne ne sache arrêter la « bête » ;
Elle semble vouloir aller jusqu’à l’inéluctable…
Vers qui se tourner ?
Quand l’angoisse étreint le cœur,
Que les échecs successifs l’oppressent,
Toute tentative avérée vaine,
Est-il possible d’espérer une issue…
Vers qui se tourner ?
Quand à la violence succède la barbarie,
Qu’une horde sauvage déferle,
Personne pour la maîtriser,
Tel le feu de forêt que rien n’arrête,
Près de qui faire appel ?
Quand sournoisement s’immisce le poison de la maladie,
Qui patiemment progresse à bas bruit,
Accomplit son œuvre de destruction ;
Impuissance des plus récentes découvertes,
Près de qui faire appel ?
Quand défait de tout bien
Et pire, du plus précieux, des liens humains,
Vide de l’âme,
Qu’aucune richesse ne saurait combler,
Par où aller ?
Et si tu te tournais vers Jésus, en croix ?
Le laissant crier avec toi :
« Mon Dieu, mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné? »
Si, comme un ultime défi, tu l’invitais à reprendre après toi :
« Père, je m’abandonne à toi ! »
Vendredi Saint. Méditation de Louis Cesbron