Au cœur de cette nuit du 19 au 20 juin, dans le silence du Saint-Sacrement exposé en cette église du sanctuaire Saint-Joseph d’Allex, me revient ce que nous avons vécu au cours de la veillée qui a précédé ce temps de corps à corps avec le Christ : temps de louanges, de conte, de poésie et de témoignages ont conduit à cette nuit d’adoration.
Adoration et communion avec le Seigneur
En effet si coeur à coeur il a pu y avoir, c’est qu’il a fallu lui faire prendre chair à travers des chants accompagnés du violon, de l’accordéon, de la flûte et d’un orgue. Il a fallu aussi ce récit imagé et poétique autour de l’aventure de Joseph avec sa famille. Il a fallu ce témoignage de conversion et de mise à disponibilité au seigneur.
Chacun qui a pu s’accaparer de ces temps à sa façon, par une attitude, une mise à disposition de son corps et son esprit, des gestes, des chants de louange, du silence.
Un corps aussi habité par l’actualité des élections régionales, des mineurs non accompagnés dont il va falloir décider du sort à l’approche des vacances, le baccalauréat nouvelle formule et la perspective d’un été presque sans masque en Europe, alors que des frontières s’apprêtent à se fermer encore, notamment avec la pandémie renaissante en Ouganda, de reprise de violence en Palestine, de matchs de foot avec la coupe d’Europe, de rencontres politiques au niveau mondial de dirigeants des grandes puissances….
L’orage annoncé rend incertain la messe en plein air et occupe l’esprit des organisateurs.
La Fête des pères renvoie au père céleste, au père adoptif de Jésus, et aux nombreux pères qui cherche leur place et leur responsabilité fasse un enfant qui vient de naître, un enfant qui grandit, un enfant scolarisé qui découvre et apprend, un adolescent qui commence à s’opposer, à forger sa personnalité, à se révolter même, à faire des choix pour sa vie, un jeune adulte qui se prépare à quitter le cocon familial pour fonder à son tour un nouveau lieu de vie prometteur, ouvert mais non sans inquiétude, sans doute, sans incertitude…
Voilà ce qui nous habite, ce qui nous nourrit, ce qui nous alimente, ce qui nous console, ce qui nous fait vivre en cette nuit en présence du Saint-Sacrement.
Au petit matin de ce 20 juin, Gaby Vuittenez revient triomphant : « je viens de donner le top départ du pèlerinage à Crest où une bonne vingtaine de cyclistes avec leurs enfants ont pris le départ. Ils vont arriver vers 10h30 à Alex. Ainsi de plusieurs communes des alentours diverses initiatives sont prises pour s’acheminer vers le sanctuaire Saint-Joseph à Allex qui est fin prêt pour accueillir cet événement qui n’a pas pu avoir lieu l’an passé pour raisons de pandémie. « Il ne s’agit pas de ressusciter le passé, mais nous ne pouvions pas laisser passer ce 150e anniversaire de la proclamation de St Joseph, patron et protecteur de l’Eglise par le pape Pie IX, sans créer cet événement qui a commencé par une veillée samedi soir, une nuit d’adoration et puis cette convergence vers la messe qui a lieu à 11h, dans le parc de la propriété des spiritains d’Allex et puis un repas et un après-midi de réflexion en atelier.
C’est l’attention fixée sur la météo, que se poursuivent les préparatifs : chacun y va de sa responsabilité, fléchage, stands d’accueil, boissons, préparation espace liturgique, lieu de repas… rien n’est laissé au hasard.
L’heure prévue de l’arrivée de l’orage recule au fil de la matinée. Ils avaient prévu 11h, puis midi, puis 15h… et finalement la trombe d’eau est tombée vers 18 heures, laissant aux cyclistes et aux marcheurs le temps de rentrer à la maison au sec.
C’est donc avec joie que l’on accueille les marcheurs et les cyclistes : thé, café, jus de fruit, gâteaux secs… c’est avec bonheur que les enfants boivent leur jus après leur course à vélo épuisante… les parents ne se privent pas non plus.
On commence à entendre le chant d’entrée, monter de la clairière quand les derniers quittent le stand d’accueil pour rejoindre le lieu de la célébration. Tout le monde est là. C’est une belle assemblée qui chante, prie, célèbre…
Marc Botzung, provincial, nourrit la réflexion de ce jour : l’orage gronde… il faut passer sur l’autre rive. Jésus dort, il semble absent.C’est là qu’il est pleinement présent. Puis suit l’image de Joseph, toujours confiant, malgré l’absence de perspective. Les pérégrinations de Joseph nous renvoient aux migrants qui cherchent à rejoindre l’autre rive au péril de leur vie. Et il y a celles et ceux qui viennent dans leur secours.
Il ne manque pas de faire mention de ce jour d’élections régionales en France et de la journée mondiale des migrants. La réflexion rejoint la prière. Les chants créent une belle ambiance, une belle harmonie… quelques gouttes à divers moments nous font douter… des parapluies s’ouvrent puis se referment car la menace s’éloigne.
Autour de midi, après la bénédiction et l’envoi. On s’affaire à ranger les bancs, le matériel de sono… et le soleil revient permettant de boire une petite sangria bien rafraîchissante puis de rejoindre le lieu du repas tiré du sac pour certains, servis par l’association du sanctuaire Saint-Joseph pour d’autres.
C’est le temps des retrouvailles et des échanges joyeux, jusqu’à deux heures.
Et puis c’est le temps des ateliers qui se mettent en place autour de la famille, l’église verte, d’éducation des enfants, la coopération avec l’association Amos… Vers 15h30 une petite averse contrarie la deuxième partie des ateliers notamment église verte qui s’était mise au vert dans la clairière, mais là encore ce n’était qu’une petite alerte de courte durée. A 16h on s’achemine vers le sanctuaire pour le chapelet. Un temps de ferveur où chacun porte ses intentions et celles du monde, dans la méditation avec Marie. Bénédiction finale et c’est le top départ. Beaucoup vont rester là pour prolonger ce temps du pèlerinage avec de la convivialité, des rendez-vous prochains, des échanges sur la journée et puis c’est la dispersion.
Ceux qui ont organisé la journée sont satisfaits mais la fatigue commence à se ressentir. Un bon repos sera mérité et demain pour beaucoup ce sera le retour au travail à l’école, aux activités quotidiennes. Ce week-end aura été pour chacun comme un sérum qui redonne du souffle, du sens et de l’espérance…