“C’était un homme d’une densité incroyable. Ce qui retenait l’attention, immédiatement, c’était ce regard clair et transperçant, qui rejoignait la vérité de l’interlocuteur. Je me souviens surtout de cette retraite lors de la première année de responsable à Clamart, qu’il avait accepté de prêcher “exceptionnellement” disait-il… Une retraite ” Peuplée ” de toutes les rencontres et de toutes les expériences de vie qu’il résumait en un trait cinglant et dense. Tout comme ses courtes et richissimes homélies lors des messes du matin à la Maison Mère. Bon voyage Jacques !” Marc“Que de beaux messages que je découvre avec cette nouvelle de l’entrée de notre Grand Jacques dans la Vie en plénitude. Unanimité de nos mercis pour les fruits abondants que l’Esprit a fait jaillir en la vie de Jacques. Frère et confrère, grand priant relié inlassablement à la Source de vie pour devenir lui-même oreille attentive et cœur plein de tendresse. Frère vivant parmi nous “l’union pratique”, dans la proximité et une belle humilité. Un peu avant Laudato Si, pour Jacques, tout est lié et doit donc être relié, respecté et aimé. Quel long combat pour la justice et la paix en sillonnant le monde, en suscitant des liens et des amitiés profondes. Combat contre tout ce qui avilit l’humain et tout ce qui detruit la création. Merci à tous nos frères qui ont pu être auprès de Jacques ces derniers jours et l’ont accompagné vers la Lumière, vers notre Grand Frère ressuscité, vers notre Père… Dans la tempête, Maître et Seigneur… vers d’autres rives tu nous conduis (et conduis Jacques) au souffle de l’Esprit.” Vincent
“À Dieu, Jacques, ce matin, j’apprenais que tu avais été hospitalisé pour un cancer et cet après-midi que tu es parti pour la maison du Père… Merci pour ta discrète présence toujours amicale et joyeuse lors de mes passages rue Lhomond, merci pour ta vie donnée et ton cœur simple et généreux et ton ministère de la solidarité envers les délaissés !” Jean Michel“Très cher Jacques, Tu a intitulé ton livre des entretiens avec Jean-Claude Raspiengeas “Je prends la liberté…” L’on voit bien que ce mot te tenait à coeur, j’allais dire faisait vibrer ton coeur. Liberté que tu désirais profondément non pas seulement pour toi-même, mais aussi et surtout pour tout être humain sur qui ton regard se posait. Tu étais du côté de l’homme, luttant avec lui de toutes tes forces pour la vie et donc la liberté. Vie et liberté étant pour toi une seule et même chose. En prenant la liberté (la vie) tu voulais la donner à toutes les personnes que tu rencontrais dans la rue (les migrants), dans les hôpitaux (les malades), dans les prisons (les prisonniers), qui manquaient dans une certaine mesure de liberté. Aujourd’hui, en la résurrection du Christ, Dieu t’offre en plénitude la liberté (la vie), non sans arracher de notre affection ton visage radieux que nous ne pourrons plus revoir, la douceur chaleureuse de ton âme que nous ne pourrons plus étreindre. “Ah ! Si Dieu était Dieu, bon et puissant, nous obligerait-il à cette peine des adieux ?” À Lui la Résurrection et la Vie : librement il s’est rendu solidaires de tous les enfers de nos vies. Qu’il t’en arrache aujourd’hui pour toujours. Avec toute mon affection et ma prière,” Jean Baptiste
“Simple, humble, prêt à écouter, disponible. Tu aimais que nous t’appelions Jacques au lieu de Monseigneur car tu voulais vivre et encourager les valeurs que tu portais. Que le Seigneur t’accueille dans sa demeure à la place qu’il a prévu pour toi.” Habib“On n’a pas de mots assez denses pour parler de lui ! Il disait ce qu’il vivait et vivait ce qu’il disait ! C’était un frère dans tous les sens du terme…”Evarist
- Jacques GAILLOT naît le 11 septembre 1935 à Saint-Dizier (Haute-Marne – 52), fils de négociants en vins, licencié en théologie et diplômé de l’institut de liturgie, est ordonné prêtre en mars 1961, après avoir été mobilisé 28 mois en Algérie.
- De 1965 à 1972, il enseigne au grand séminaire régional de Reims.
- Puis, de 1973 à 1977, il dirige l’IFEC (Institut de Formation des Éducateurs du Clergé, sous la responsabilité des évêques de France), tout en assurant un service pastoral à la paroisse Saint-Dizier de Langres. Il devient ensuite vicaire général, puis administrateur, du diocèse de Langres (52).
- En 1982, il est nommé évêque d’Évreux, responsabilité qu’il va assurer jusqu’en 1995. Ses prises de position progressistes vont lui valoir une image d’évêque marginal, en conflit de plus en plus ouvert avec les positions morales de l’Église. Il est révoqué de sa charge à Evreux et nommé évêque de Partenia, évêché sans fidèles.
- C’est dans notre communauté de la maison mère rue Lhomond, à Paris, que Jacques GAILLOT vient résider à partir de 1998. Il y demeurera jusqu’à l’été 2022 : le 6 juillet, il se retire à la Maison Marie-Thérèse (Paris 14 e ) qui accueille des prêtres âgés de la région parisienne.
Durant les vingt-quatre années de son séjour parmi nous, Jacques GAILLOT a gardé ses engagements propres, par exemple ses activités dans le cadre de l’association Droits Devant (en faveur des personnes sans papiers) et ses visites de détenus. Il a aussi participé fidèlement et très simplement à la vie et aux divers services de la communauté : repas, prière, service de la table, permanence à la porterie, visite des confrères hospitalisés, présidence de célébrations… À de nombreuses reprises, il a accepté d’animer récollections et retraites dans les communautés de la Province, d’intervenir lors de diverses rencontres. Grâce à ses relations multiples, il a contribué à mettre notre communauté de la Maison Mère en lien avec des personnes en difficulté ; si bien qu’à travers lui certaines de ces personnes ont pu être accueillies pour quelque temps dans notre maison. Sa présence parmi nous, à la fois fraternelle et stimulante, était unanimement appréciée.