Evangile selon Matthieu, 3, 1-12
Pour accéder à l’intelligence de l’évangile de ce dimanche, prenons le biais d’une question principale. En effet, s’il faut se convertir « car le royaume des cieux est proche », quelle relation existerait-il alors entre la proximité du royaume des cieux et la conversion ?
La conversion, demi tour vers Dieu
Comment le temps de l’Avent pourrait-il incarner cette relation ? Pour pouvoir répondre il faut d’abord comprendre les éléments que nous tentons ici d’articuler
Se convertir cela signifie étymologiquement « réfléchir après coup » puis opérer un demi-tour pour retrouver le chemin initial. Or, dans la foi chrétienne ce chemin initial est celui de la vie selon le plan de Dieu qui veut être avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps (Mt28,20). Donc, le projet de Dieu c’est que nous soyons dans sa proximité. Autrement dit la conversion c’est vivre de manière à retrouver la proximité de Dieu. Et lorsqu’on l’a trouvée, y demeurer.
Le royaume de Dieu quant à lui n’est pas un lieu géographique. Il consiste dans l’inauguration d’une nouvelle façon de vivre. Pour être en accord avec cette nouvelle façon de vivre qu’apporte Jésus, il faut être dans la proximité de Dieu. Or, en Jésus c’est Dieu lui-même qui se fait proche de nous, il habite nos maisons, nos cités, bref notre quotidien. C’est pourquoi, entre la conversion et la proximité du royaume il existe un lien nécessaire.
Si Jean le Baptiste nous dit de nous convertir car « le royaume des cieux est proche » c’est parce que la présence de Jésus qui est lui-même la proximité divine nous convoque au changement de perspective. Dès lors le temps où il faut agir à la manière de Dieu n’est plus de l’ordre d’un projet, il est là concrètement, palpable à travers la présence de Jésus Christ.
Jésus nous révèle le mystère de Dieu
Ainsi, le temps de l’Avent qui nous prépare à Noël incarne l’espace qui nous est offert afin de nous initier à vivre la grande merveille de la proximité de Dieu. C’est une heureuse nouvelle et une réelle opportunité dans la mesure où Dieu ne fait pas semblant lorsqu’il vient à notre rencontre. Il se fait réellement proche. Il va jusqu’au bout de sa démarche en prenant toutes les dispositions.
Il devient l’un de nous en s’incarnant. De cette manière il convertit notre conception de la divinité, du pouvoir ou encore de la force. Car Dieu, le chef ou le plus fort n’est pas celui qui se tient à mille lieues pour garder intact son mystère. Au contraire, il l’investit dans une proximité révélatrice de ce qu’il est.
Landry N’NANG EKOMIE