Fête de Saint Denis
Dimanche 23 octobre : c’est ce jour que nous avons choisi pour fêter les noces d’or de notre belle église saint Denis : pendant 50 ans, la communauté de saint Denis est venue se rassembler pour célébrer Jésus Christ et entendre sa Bonne-Nouvelle, 50 ans aussi pour partager les joies de la vie, les naissances et mariages mais aussi les moments de peine de la séparation avec nos défunts. Le mois d’octobre, c’est aussi le mois de Marie, le mois du Rosaire. Enfin, ce 23 octobre, c’est le jour de prière pour la mission universelle dans l’Eglise.
La Semaine missionnaire a pour thème : « Vous serez mes témoins ». Alors aujourd’hui fêtons avec joie saint Denis, le premier évêque qui a planté l’Eglise à Paris. Il a été, comme Marie, homme de foi et de prière ; comme Marie, il a contemplé Dieu et a cherché à comprendre : « Marie gardait tous ces événements et les méditait dans son cœur ». A la suite de Marie et de saint Denis, fêtons notre Eglise, l’église de Pierre, mais fêtons surtout notre Eglise, c’est-à-dire notre communauté, notre famille. Aujourd’hui le Seigneur appelle chacun à être saint Denis en 2022.
La mission c’est ici et aujourd’hui
Qu’est-ce que Dieu attend de moi ? A quoi suis-je appelé ? A quoi celles et ceux qui m’entourent sont appelés ? La mission, c’est celle de Jésus il y a 2000 ans. Depuis sa mort et sa résurrection, c’est la même mission qu’il a confiée à l’Eglise : « allez, de toutes les nations, faites des disciples, les baptisant, et leur apprenant à garder la parole et les commandements que je vous ai données ». Aujourd’hui, la mission n’est ni passée, ni là-bas : la mission, c’est aujourd’hui, ici, où je me trouve.
Dieu appelle chacun de nous à être son disciple et lui confie une mission particulière. Alors comment la découvrir et la connaître ? Comment répondre à l’appel que Dieu envoie à chacun de nous ? Chaque dimanche, la Parole est proclamée : elle est comme une semence qui nous est transmise par l’Eglise et par tous nos ancêtres dans la foi. Elle a le pouvoir de nous communiquer la lumière et la sagesse de Dieu, de nous mettre en route vers son Royaume en vue du salut par la foi que nous avons en Jésus Christ.
Cette Parole que nous recevons comme un trésor, nous avons ensuite à la traduire dans nos vies et à la transmettre. La mission première et essentielle de l’Eglise est de proclamer la Parole, la Bonne-Nouvelle, à temps et à contre-temps.
Témoigner de son amour dans le monde
Ma mission de chrétien est donc d’écouter Dieu me parler et de transmettre ensuite sa Parole par la bouche, par les actes et par toute ma vie. N’est-ce pas ce que nous a dit Saint Paul dans la 2nde lecture : « J’ai mené le bon combat ; j’ai gardé la foi ; le Seigneur m’a rempli de force pour que, par moi, la proclamation de l’Evangile s’accomplisse jusqu’au bout et que toutes les nations l’entendent ». Nourris de la Parole de Dieu et fortifiés par son Esprit, nous sommes comme Paul, bien armé, malgré nos faiblesses, pour répondre à l’appel de Dieu et témoigner de son amour dans le monde d’aujourd’hui.
Je voudrais ici rendre témoignage à ceux qui après saint Paul, après saint Denis ont mis leur vie au service de Dieu et de notre famille de saint Denis. Faisons mémoire et rendons grâce à Dieu pour tous les prêtres et les laïcs engagés qui ont construit notre église et qui l’ont animée. Portons les dans notre prière et dans notre cœur : ils sont avec nous pour faire la fête.
Après la Parole de Dieu, le deuxième moyen pour connaître notre vocation et la mission que le Seigneur nous confie, c’est la prière. Paradoxalement, durant tout ce mois d’octobre, mois de Marie, l’Evangile a été un chemin de prière et Jésus nous en a fait une catéchèse.
La foi et la prière, ferments de la mission
Il y a 15 jours, la guérison des 10 lépreux présentait les deux temps de la prière : celui de la demande et celui de l’action de grâce. Dimanche dernier, avec la pauvre veuve persévérante, en insistant sur la prière de demande (il faut prier toujours sans se décourager), Jésus nous montrait le lien existant entre la foi et la prière. Celui qui croit en Dieu le prie de tout son cœur ; et celui qui prie croit davantage en Dieu.
Mais si nous n’écoutons pas Dieu nous parler, si nous ne prenons pas le temps de le prier régulièrement, notre foi va se refroidir et même peut mourir. Prier, c’est se rendre disponible à Dieu, c’est accepter de se laisser changer par lui ; c’est entrer dans le désir de Dieu.
Aujourd’hui, Jésus nous présente deux types de personnage, un pharisien et un publicain, chacun avec son attitude : le pharisien debout, dans le Temple, priant « en lui-même », on pourrait dire « se priant lui-même » ; et le publicain derrière, les yeux tournés vers le sol, se frappant la poitrine. La prière du pharisien : « je te rends grâce, je ne suis pas comme les autres ; je jeûne, je verse, je , je … » ; et la prière du publicain : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis ». Le pharisien remercie donc Dieu d’être un bon pharisien. Il rend grâce à Dieu pour le bien et les bonnes actions qu’il a menées. Mais il ne voit pas les merveilles et les bienfaits de Dieu. Dieu n’a pas de place ni dans sa vie, ni dans sa prière ; en priant, le pharisien ne parle que de lui ; il se suffit à lui-même et n’a pas besoin de Dieu ; il n’a rien à lui demander.
Le publicain, lui, a tout à recevoir, et encore il s’estime indigne. Devant la grandeur de Dieu, il n’a rien à dire et sa seule prière, c’est de se reconnaître petit, pauvre, humble devant Dieu. « Je ne suis qu’un pécheur. Je m’abandonne à toi. Dieu, tu es tout pour moi ».
Demander à Dieu son Esprit
Alors pour répondre à l’appel de Dieu, reconnaissons-nous enfant de Dieu, pauvre, pécheur, sans force. Laissons Dieu nous rejoindre et agir en nous. Sans lui, sans son pardon et son amour, nous ne pouvons rien faire. Mais avec son aide, nous serons remplis de force pour accomplir jusqu’au bout notre mission. La seule chose à demander à Dieu, c’est son Esprit ; car il ne peut pas nous refuser l’Esprit qui animait et guidait son Fils Jésus. Oui, demandons avec foi, avec vérité et courage son Esprit et nous serons comblés. Et comme Saint Paul, nous pourrons dire : « le Seigneur m’a aidé et m’a assisté toute ma vie ».
Terminons en prenant un temps de silence. Nous pouvons reprendre la prière du publicain : « Seigneur, aie pitié de moi, pécheur » ou celle adressée à Saint Denis : « Saint Denis, toi qui as perdu la tête et non la foi, aie pitié de moi et chasse de ma tête ces démons qui me font souffrir ». Laissons-nous guider par son Esprit-Saint. Et que chacun réponde dans son cœur : « moi, aujourd’hui, comment puis-je être saint Denis aujourd’hui ? ».
Jean Sitbout, curé modérateur de l’ensemble pastoral du Blanc Mesnil, Diocèse de Saint Denis