Message du Père Winfred AKAKPO, spiritain au Ghana
«De la nuit à la lumière, nous découvrirons la rencontre avec ceux qui ont vécus les conséquences de la nuit depuis longtemps : les femmes, les hommes, les enfants pauvres. Ces gens savent marcher dans cette nuit. Alors, nous aussi, nous aurons l’espoir d’y déceler la beauté d’une vie renouvelée.» Winfred Akakpo
Le temps de l’Avent, temps de l’espérance, s’ouvre devant nous en pleine période pandémique. Il ne passera pas sans nous conduire au cœur de l’histoire de l’homme. Celle-ci est chargée des événements à la fois réjouissants et déplaisants de la vie, mais c’est un passage vers la paix, l’unité et la joie. Nous verrons comment la force de ce temps transformera notre histoire de vie commune pour mieux contempler à Noël : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière… ». Les ténèbres et la lumière sont nécessaires pour un vrai passage. L’homme de la lumière n’a pas peur, il traverse la nuit en toute confiance : La nuit de la dépression, la nuit de la vieillesse, la nuit de la fatigue, la nuit de la maladie, la nuit du confinement, la nuit du chômage, la nuit de la pauvreté, la nuit des attentats, la nuit des guerres, la nuit de la corruption, la nuit de la manipulation, la nuit de la fermeture des écoles.
Certes, beaucoup diront que c’est une expérience brutale ou se demanderont, qui pourrait s’habituer à rester dans la nuit ? Mais la nuit s’installe dans notre monde où se trouvent plus souvent les étrangers et les réfugiés. Elle pénètre la vie quotidienne et provoque des crises sanitaires. Si certains l’ont directement aperçue, d’autres ont préféré se taire. Mais elle est là, elle s’impose, elle donne l’impression de vouloir rafler le monde entier et elle nous pousse à vivre dans le provisoire. Fréquemment, nous croyons que c’est la fin de nos projets de vie avec et pour les autres. Malgré la force de la nuit, nous entrons dans l’espérance de l’Avent. Nous n’allons pas passer à côté d’elle, mais bien à travers la période de turbulence qu’elle produit.
Au cours de ce passage, une chose est sûre : Cette nuit à traverser, fait preuve de la limite de la pensée de l’homme. Elle est donc la nôtre. En elle, nous aurons la possibilité d’y découvrir la lumière de la Nativité, en faisant recours à celui qui vient, l’Emmanuel, Dieu parmi nous. De la nuit à la lumière, nous découvrirons non seulement l’importance de la conversion écologique de tous les jours de notre vie, mais aussi la rencontre avec ceux qui ont vécus les conséquences de la nuit depuis longtemps : les femmes, les hommes, les enfants pauvres couverts des crises humanitaires, c’est une situation orchestrées par la guerre, la faim et la misère. Ces gens savent marcher dans cette nuit. Alors, nous aussi, nous aurons l’espoir d’y déceler la beauté d’une vie renouvelée.
A la fin de l’Avent, le texte d’Isaïe que nous entendrons, donnera la belle occasion d’accueillir la lumière qui resplendira dans tout l’univers avec tendresse, humilité et patience. Nous aurons osé cultiver la paix. D’ailleurs, un regard renouvelé donnera vie, car, ce long passage des semaines à Noël est une chance pour l’humanité. Il nous invite à éviter le chemin de la violence et de la haine et à bien vivre la culture de la fraternité dans notre maison commune où les musulmans et les membres de différentes confessions religieuses sont appelés à la paix. Un proverbe Africain le dit bien : « on ne joue pas avec le sein d’un bébé affamé, si non, on risque d’avoir problème avec tout un village ».
Courage à nous tous, bon chemin vers Noël !
Winfred Akakpo, spiritain au Ghana