Meditation d’Assis Tavares, spiritain à Sao Paulo au Brésil
«C’est précisément là, dans la Favela, que Dieu trouve un accueil généreux dans le cœur de Marie. »
Les jours s’en vont, la Favela demeure (et grandit)
Vue du ciel, la favela de Vila Prudente est comme une île. Une langue de terre ou de sable, étirée, battue de chaque côté par les flots urbains, et où 16000 personnes ont construit leurs demeures, comme le roi David a voulu bâtir autrefois une petite baraque pour son Dieu.
La favela ne date pas d’hier, ainsi que la volonté du roi David. C’est même la plus ancienne de São Paulo, coincée entre la zone industrielle de Moóca et une voie de chemin de fer. Dans les années cinquante, les migrants du Nord Est, venus travailler dans les usines des Italiens, n’ont eu qu’à descendre du train pour trouver du boulot d’un côté du rail, et planter leurs baraques de l’autre.
Depuis, la favela a grandi, comme le peuple de Dieu. Mais comme toute île, elle est ceinturée ; à défaut de pouvoir s’étendre, elle s’est donc densifiée. Les ruelles se sont rétrécies à l’extrême et les baraques, avec le passage aux briques orange, ont gagné un, deux, voire trois étages.
En même temps, Dieu habite et visite les jours à jour cette île, avec ces ruelles et petites baraques. Il se fait présent dans la joie et dans la tristesse, dans les inondations comme au carnaval.
Par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, Dieu dirige vers un village insignifiant (Nazaré), pour papoter avec une jeune fille de la périphérie et l’inviter à être la mère de son Fils. C’est précisément là, dans la banlieue, à la Favela, que Dieu trouve un accueil généreux dans le cœur de Marie.
Et le “OUI” de Maria résonne encore à travers nos ruelles dans nos périphéries de béton et ainsi que dans nos périphéries existentielles.
Assis Tavares, citoyen du monde, spiritain à Sao Paulo au Brésil