Jérémie, le prophète à qui l’on attribue aussi le livre des Lamentations, est le témoin de la déportation du peuple d’Israël à Babylone en 587 av. J.-C. L’État est démantelé, la capitale détruite, ainsi que son Temple. Tout le monde d’avant est brisé. Jérusalem et son Temple étaient l’accomplissement de la Promesse de Yhwh. Qui remplacera Jérusalem qui protégeait ses enfants ? Cette immense épreuve va pourtant permettre de creuser un autre chemin. Jr 31, 33 : « Car voici l’alliance que je ferai avec la maison d’Israël : Après ces jours-là – oracle de Yhwh – je donnerai ma Loi au-dedans d’eux et sur leur cœur je l’écrirai ; je serai pour eux Dieu et eux seront pour moi un peuple. » Voilà le vrai Temple : un livre, la source de vie. L’expérience et le temps de la déportation posèrent la question de la Présence de Dieu et de sa Promesse. L’Alliance de Yhwh s’est déplacée dans le cœur des membres du peuple choisi. Il n’a pas abandonné son peuple.
Ancrer la parole de Dieu dans mon coeur
Serions-nous aujourd’hui à cette charnière, cette coupure, cette interrogation ? Notre Église est en crise et nous avec, dans un profond bouleversement, avec les crimes de pédophilie et l’ampleur des chiffres dans le rapport accablant de la Ciase. Nous vivons un moment de honte et de dégoût. Chacun d’entre nous est frappé en pleine face. Découragement, accablement interrogent chacun : ai-je travaillé et œuvré pour rien ? Parce que religieux, prêtre, missionnaire, aujourd’hui accusé, montré du doigt, blâmé de tout côté, ayant perdu la confiance et la crédibilité des laïcs ?
Être à l’écoute de l’enseignement de l’Esprit Saint
Et ma vie de communauté ? le frère est responsable de ma vocation comme je suis responsable de la sienne ; ma présence est vitale. Être à l’écoute du Seigneur, à travers la vie de l’Église, la vie des autres quels qu’ils soient ; à l’écoute de l’enseignement de l’Esprit Saint dans mon cœur. Aujourd’hui le Seigneur parle ; sa Parole crée ; elle est le pain de la route, mon seul appui. Bonne et heureuse année 2022, dans la confiance.
Serge BALLANGER