Dieu a formé un projet de sainteté pour chacun de nous, un projet né de son cœur, à la dimension de son amour.
Ce projet: faire de nous des fils et des filles à la ressemblance de Jésus, « saints et irréprochables dans l’amour » (Éph. 1,4) et qu’ainsi ils annoncent au monde la Bonne Nouvelle du Salut.
Ce projet de Dieu nous est personnel. Il est unique.
La sainteté à laquelle l’un est appelé n’est pas la sainteté de l’autre. Chaque baptisé est donc appelé à rayonner, d’une manière qui lui est particulière, l’insondable richesse de la personne de Jésus, Fils de Dieu. Cette richesse est comme une lumière qui, passant par un prisme, se fragmente en de multiples couleurs, différentes mais complémentaires.
Ainsi, chacune de nos vies doit manifester avec un éclat particulier quelque chose de la sainteté de Jésus et prolonger ainsi sa présence bienfaisante parmi les hommes.
Mais ce que doit être notre sainteté, notre manière particulière d’être à la ressemblance de Jésus, nous ne le savons pas encore.
Il nous a été donné au jour de notre baptême pour réaliser en nous la sainteté de Jésus. Lui seul, l’Esprit, et personne d’autre, peut nous conduire à la sainteté qui doit être la nôtre et ainsi réaliser le projet d’amour que Dieu a pour nous.
Que devons-nous faire ? Rien d’autre que de nous laisser conduire par l’Esprit-Saint sur une route totalement inconnue. C’est là une des plus fortes convictions de Libermann: « Il n’y a que l’Esprit-Saint qui puisse vous faire avancer. […] Jésus vous a donné son Esprit pour vous diriger et vous conduire. Soyez docile. Si vous voulez aller seul, vous sortirez de cette voie. Il n’y a que l’Esprit-Saint qui la connaisse et qui puisse vous faire progresser. » (L.S. I, 366)
Il faut donc apprendre à écouter la voix de l’Esprit. Celle-ci sera plus ou moins pressante selon les circonstances, prévient Libermann : « Quelque fois l’Esprit agira avec violence et vivacité et parfois avec douceur, modération et suavité. Il faudra toujours le suivre, le laisser agir et vous posséder comme il lui plaît. » (L.S. II, 406)
Docilité constante à l’Esprit
Le missionnaire est en contrat avec le Christ, au souffle de l’Esprit. Il a accepté le mandat qui lui a été confié, le recul n’est plus possible. En 1847, dans une lettre aux communautés de Dakar et du Gabon, Libermann insiste. Les missionnaires sont les premières pierres d’une chrétienté et les créateurs d’une tradition: « Vos péchés seraient des péchés originels et vos vertus renferment une puissance et des grâces toutes spéciales » (N.D. IX, 325).
Paix, douceur et joie. Un des moyens privilégiés pour arriver à la sainteté est la vie de communauté avec une pratique stricte des vertus évangéliques. Les mots clés de cette vie de communauté sont: paix, douceur, joie, compréhension mutuelle, absence de jugement sévère, de raideur, d’amour-propre.
Dans cette poursuite de la sainteté, François Libermann sait que, humainement, les fondations en Afrique sont fragiles. Les Pères vivent sous des climats qui irritent, fatiguent et tuent.
Seuls un don complet de soi et une patience inlassable peuvent assurer un avenir solide.
Retrouver d’autres éléments de la spiritualité de Libermann dans les carnets en ligne sur Jeunes spiritains